Note de lecture

Rédigée par Marie-Laure Rebora

Arthur SCHNITZLER, Le Professeur Bernhardi : Comédie en cinq actes, Titre original : Professor Bernhardi, Texte français de H. Christophe, Actes Sud-Papiers, 1994.

Vienne, début du siècle dernier. Un climat antisémite délétère règne, encouragé par le maire Karl Lueger, jamais expressément nommé mais implicitement évoqué dans la pièce. Le Professeur Bernhardi, médecin juif en charge de l’Institut Elisabeth, une clinique privée, se trouve bien malgré lui au cœur d’un scandale, après avoir interdit à un prêtre d’apporter l’extrême-onction à une patiente mourante, pour de strictes raisons médicales (cette dernière était en proie à un délire euphorique et n’était donc pas consciente de son état).

S’ensuit une véritable chasse aux sorcières menée contre Bernhardi par la faction de ses collègues médecins antisémites et envieux ainsi que par les partis cléricaux qui saisissent l’occasion pour s’en prendre aux Juifs et aux libéraux, assimilés dans leur esprit.

Victime, en tant que Juif, d’une campagne médiatique d’autant plus haineuse que, malgré ses origines considérées comme stigmatisantes, il a pu se bâtir une carrière remarquable, le médecin, « Dreyfus des hôpitaux » viennois, doit faire face à un procès qu’il désire affronter seul, refusant tout combat politique en sa faveur…